PRO-Aperçu-2019
équipement militaire

PRO-Aperçu-2019

Lanceur THAAD pendant le tir. Le système dans lequel Lockheed Martin fournit des missiles et des radars Raytheon AN / TPY-2 a fait ses preuves

système avec un certain potentiel d'exportation. La fin du traité INF/INF pourrait aider à vendre THAAD à d'autres pays.

Le 17 janvier 2019, le département américain de la Défense a publié le Missile Defense Review. Ce document ouvert décrit le cours d'antipolitisme de l'administration américaine adopté par l'administration du président Donald Trump. L'examen, bien que général, est intéressant en ce qu'il permet d'évaluer les résultats du développement des systèmes antimissiles balistiques américains du point de vue de deux décennies. Et cela confirme également – ​​plutôt involontairement – ​​les véritables intentions et la sélectivité de Washington dans son approche du respect des traités de désarmement de la guerre froide.

Missile Defense Review 2019 (MDR) est également intéressant pour de nombreuses autres raisons moins importantes. Ne serait-ce que parce qu'il s'agit du premier document de ce rang, signé par l'actuel nouveau secrétaire à la Défense Patrick M. Shanahan, qui a remplacé James Mattis en janvier. Cependant, la majeure partie du MDR a dû être créée sous la direction de son prédécesseur. À l'inverse, la confusion autour de la démission ou du limogeage de James Mattis, comme l'interprète probablement l'actuel propriétaire de la Maison Blanche, a probablement retardé la publication du MDR. Dans certains endroits, des déclarations sur les activités prévues (tests, production, etc.) en 2018 sont perceptibles, qui, bien que tardives, dans le MDR ne contiennent pas d'informations sur la mise en œuvre de ces plans, ou du moins des indications sur s'il y en avait - ou les tentatives ont généralement respecté les délais. C'est comme si le MDR était une compilation de matériel sur une longue période.

Nous ne nous attarderons pas sur les enjeux politiques déjà évoqués au début de l'article. Même si le MDR en regorge. En fait, il s'agit plus d'une justification de la politique américaine en matière d'armement que d'un rapport sur le développement du système. Nous rappelons donc les arguments les plus intéressants utilisés par les auteurs de MDR.

La défense est aussi une attaque

Le Pentagone affirme que le MDR annoncé est basé sur les hypothèses de la stratégie de défense nationale (NDS) de 2017 et 2018 et est conforme aux recommandations de l'examen de la posture nucléaire (NPR) de l'année dernière. C'est fondamentalement vrai. Le NPD de 2018 utilise même des infographies sur quatre pays que Washington considère comme ses adversaires.

Le MDR 2019 a été créé : […] pour contrer la menace croissante des missiles des puissances voyous et révisionnistes envers nous, nos alliés et partenaires, y compris les missiles balistiques, de croisière et hypersoniques. Le vocabulaire et la grammaire de cette phrase - comme si elle était tirée des discours du camarade Wieslaw ou de George W. Bush - sont si charmants que nous n'avons pas refusé de nous citer. Dans tous les cas, tout le MDR est écrit dans cette langue. Bien entendu, les "États rouges" sont la République islamique d'Iran et la République populaire démocratique de Corée, et les "puissances révisionnistes" sont la Fédération de Russie et la République populaire de Chine.

Mais laissons de côté le langage de la propagande politique, car le MDR 2019 a des revendications bien plus convaincantes. Dès le départ, nous avons précisé à qui s'adresse le programme américain de défense antimissile : la Russie et la Chine. Les politiciens russes (et probablement les politiciens chinois) sont enfin convaincus qu'un document du gouvernement américain confirme leurs années d'accusations sur les raisons du retrait unilatéral américain du traité ABM de 1972. Pourquoi Washington a-t-il toujours nié jusqu'à présent.

Un autre aspect intéressant du MDR est qu'il indique clairement que la doctrine antimissile américaine actuelle (ou, plus largement, antimissile) se compose de trois éléments. Premièrement, c'est l'utilisation de systèmes strictement défensifs, qui doivent détecter et détruire les missiles ennemis en vol avant qu'ils n'atteignent leurs cibles. La seconde est la soi-disant défense passive, qui vous permettra de faire face aux conséquences de frapper ces missiles ennemis qui atteignent les États-Unis (nous allons sauter ce sujet, nous ne parlons que de la défense civile, qui est de la responsabilité de la FEMA - Agence fédérale de gestion des urgences). Le troisième volet de la doctrine consiste à frapper l'arsenal stratégique de ces adversaires « en plein conflit ». Ce sujet n'est pas non plus très développé dans le WDM, mais on suppose que l'on parle de frappes conventionnelles préventives avec un arsenal existant ou de nouvelles armes. Dans ce dernier cas, nous parlons du soi-disant PGS (Prompt Global Strike, WiT 6/2018). Nous soulignons que le mot « leader » est notre interprétation, et le MDR ne le formule pas ainsi. Tout comme cela n'implique pas qu'il s'agit d'une frappe nucléaire préventive. De plus, les auteurs du MDR accusent directement la Russie de tels plans - une frappe nucléaire préventive. L'attribution par Washington de ses propres concepts militaires à la Russie dure depuis longtemps, mais nous analyserons cette projection une autre fois. Nous notons seulement que l'opinion selon laquelle il est possible d'éliminer une partie importante des armes thermonucléaires stratégiques de la Russie ou de la Chine (par exemple, les lanceurs souterrains de missiles balistiques) uniquement avec des armes conventionnelles est très optimiste.

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