Guerre française en Indochine 1945-1954 partie 3
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Guerre française en Indochine 1945-1954 partie 3

Guerre française en Indochine 1945-1954 partie 3

Guerre française en Indochine 1945-1954 partie 3

En décembre 1953, le commandant en chef des forces de l'Union française en Indochine, le général Navarre, décide qu'une bataille dans le nord-ouest du Vietnam ne peut être évitée. À sa place, il a choisi la vallée de Chin Bien Phu occupée par les Français, transformée en forteresse, censée apporter la défaite aux troupes nord-vietnamiennes et devenir le début de l'offensive des troupes de l'Union française dans le nord du Vietnam. Cependant, le général Giap n'allait pas mettre en œuvre le plan de Navarre.

Le général Navarra a eu l'occasion début décembre 1953 de procéder à une évacuation complète des forces de Chin Bien Phu, mais a finalement rejeté cette idée par une décision du 3 décembre 1953. Il a ensuite confirmé dans un ordre qu'une bataille dans le nord-ouest du Vietnam ne pouvait pas être évité. Il a complètement abandonné l'idée de se retirer de Chin Bien Phu et de déplacer les défenses vers l'est jusqu'à la plaine des Jarres, où se trouvaient trois aérodromes relativement faciles à défendre. Dans l'ordre, Navarra a déclaré que Chin Bien Phu devait être conservé à tout prix, ce que le Premier ministre français Joseph Laniel a reconnu des années plus tard était incompatible avec la stratégie de prévention des affrontements ouverts avec les grandes forces vietminh de l'époque. Des années plus tard, Navarre a fait valoir que l'évacuation de Chin Bien Phu n'était alors plus possible, mais défavorable en raison du "prestige de la France", ainsi que dans une dimension stratégique.

Il ne croyait pas aux rapports des renseignements français sur la concentration de plusieurs divisions ennemies près de Navarre. Selon l'écrivain français Jules Roy : Navarre ne faisait confiance qu'à lui-même, il était profondément sceptique quant à toutes les informations qui lui parvenaient, mais ne provenaient pas de ses sources. Il se méfie particulièrement du Tonkin, car il est de plus en plus convaincu que Konyi y construit son propre empire et joue dans son propre intérêt. De plus, la Navarre a ignoré des facteurs tels que la variabilité météorologique et a estimé que les avions de frappe (appui rapproché) et de transport fourniraient une protection contre le Viet Minh, qui n'aurait ni artillerie ni défense aérienne. Navarre a supposé que l'attaque contre Chin Bien Phu serait très probablement menée par les forces de la 316e division d'infanterie (d'autres officiers pensaient qu'il s'agissait d'une hypothèse trop optimiste et que le camp pourrait être attaqué par une force importante). Avec l'optimisme du général Navarre, des succès antérieurs tels que la défense réussie de Na San et Muong Khua pourraient être consolidés. Les événements du 26 novembre 1953 ne sont probablement pas sans importance, lorsqu'une attaque massive par des avions F8F Bearcat utilisant des bombes conventionnelles et du napalm a sérieusement affaibli le potentiel de combat de la 316th Infantry Division.

Navarre croyait que la concentration des forces dans le nord-ouest du Vietnam simulait une attaque contre Chin Bien Phu et préparait en pratique une attaque contre le Laos, dont Navarre parlait souvent. Ici, il convient d'élargir le thème du Laos, car c'était un État allié par rapport à Paris. Dès le 23 novembre, le consul de Hanoï Paul Sturm, dans un message au département d'État à Washington, reconnaissait que le commandement français craignait que les mouvements de la 316e division d'infanterie ne se préparent non à une attaque contre Chin Bien Phu ou Lai Chau, mais pour une attaque contre le Laos. Le rôle de cet État s'accrut considérablement après le 22 novembre 1953, date à laquelle fut signé à Paris un accord reconnaissant l'indépendance du Laos dans le cadre de l'Union française. La France entreprit de défendre le Laos et sa capitale, Luang Phrabang, ce qui fut cependant difficile pour des raisons purement militaires, car il n'y avait même pas d'aéroport. Ainsi, Navarre voulait que Chin Bien Phu soit la clé de la défense non seulement du nord du Vietnam mais aussi du centre du Laos. Il espérait que les forces laotiennes établiraient bientôt des routes de transit terrestres sur la ligne de Chin Bien Phu à Luang Prabang.

En savoir plus dans les numéros de Wojsko i Technika Historia :

– Guerre française en Indochine 1945 – 1954 partie 1

– Guerre française en Indochine 1945 – 1954 partie 2

– Guerre française en Indochine 1945 – 1954 partie 3

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